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Avec l’été, les occasions de dévoiler son corps se multiplient et l’expérience n’est pas évidente pour tout le monde. C’est souvent le moment ou les complexes et les difficultés d’accepter son corps tel qu’il est ressurgissent. Seins qui perdent de leur tenue, marques de vieillissement soudainement plus visibles, pilosité quelquefois envahissante, autant de sujets, presque oubliés, qui deviennent tout d’un coup préoccupants.

Dans une société ou l’apparence physique est devenue un élément central d’affirmation de soi et d’intégration sociale,  recourir à la chirurgie ou à la médecine esthétique est-il la solution ?

Sommes-nous tous devenus accros à la chirurgie esthétique ? Qu’en pensent les Françaises ?

 Afin de répondre à ces question l’équipe de Bonheur et santé a décidé de creuser le sujet.

Fidèle à notre volonté de donner une information sérieuse et objective, nous avons voulu en savoir plus. Nous avons donc demandé à linstitut de sondage IFOP d’interroger un échantillon représentatif de 1317 femmes, de plus de 18 ans, pour savoir ce qu’elles en pensaient et si leur point de vue avait évolué depuis 2002, date d’un précédent sondage sur le même thème.

Les éléments clés ​d​e l'enquête

Première surprise, le recours à la chirurgie esthétique n'est plus ce qu'il était. Toujours aussi important, il est aussi beaucoup plus mature et raisonné.

Deuxième surprise, il n'est pas propre à une catégorie sociale particulière, même si des différences existent, et il s'est largement démocratisé.

Troisième surprise, il confirme une certaine évolution dans la façon de voir son propre corps, moins dépendante de l'environnement social.

  • ​1 femmes sur 10 à déjà eu recours à la chirurgie esthétique en France en 2018
  • ​Les opérations les plus pratiquées : modifications des seins et épilation au laser
  • ​Tous les âges sont aujourd’hui concernés de 18 à 65 ans sans distinction
  • 82% des personnes ayant eu recours à la chirurgie esthétique se disent satisfaites
  • ​14% des femmes se disent prêtes un jour à y recourir 

Si vous souhaitez consulter le sondage de l’Ifop dans son intégralité, il est à votre disposition ici:
Sondage Ifop pour Bonheur et santé : Les Françaises et la chirurgie esthétique en 2018

Le recours à la chirurgie esthétique a évolué

Une demande toujours aussi forte

La demande de chirurgie esthétique n’a pas explosé comme certains ont pu le penser à un moment donné, mais elle n’a pas non plus chuté. Elle s’est stabilisée à un niveau qui reste élevé.

Elles étaient 6 % à avoir eu recours à la chirurgie esthétique en 2002 et 14 % en en 2009. Aujourd’hui, elles sont 10 %. La baisse paraît sensible par rapport à 2009, mais 10 % de la population féminine de plus de 18 ans, cela représente environ 2,5 millions de personnes.

Ce chiffre est loin d’être anecdotique. Comparé à 2002, c’est quand même 1 000 000 de personnes en plus !

Cette stabilisation à un niveau élevé est d’autant plus solide qu’elle s’accompagne d’un degré de satisfaction très positif et d’une demande potentielle conséquente.

Pratiquement, depuis 15 ans, le degré de satisfaction est resté le même et plane à des hauteurs record, puisque 4 femmes sur 5 jugent très satisfaisante ou satisfaisante leur expérience de la chirurgie esthétique.

De ce fait, rien d’étonnant à ce que celles qui envisagent de le faire soient toujours aussi nombreuses. Elles seraient 3,5 millions. Ce n’est pas rien !

Mais une demande raisonnée

Toutefois, la demande a évolué. Il y a des interventions qui ont la cote et d’autres qui ne l’ont plus. Incontestablement, le remodelage des seins et l’épilation au laser ont une cote bien affirmée. A l’inverse, c’est la dégringolade pour la correction du ventre, la correction du nez ou le lifting.

Modification des seins et épilation laser: les 2 grands gagnants

49 % des demandes concernent une modification des seins. Près de une sur deux ! Il y a 15 ans, en 2002, seuls 9 % des interventions concernaient les seins, mais dès 2009, le virage est pris et avec 19 %, la modification des seins s’installe en haut de la liste.

Non seulement, elle y est encore, mais son positionnement est largement confirmé.

L’épilation au laser était encore au stade des balbutiements en 2002, mais très vite, elle sort de l’ombre pour atteindre 8 % des interventions en 2009 et 24 % en 2018. A y regarder de plus près, cette dernière évolution est sans doute loin d’être terminée.

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                          Réponse exprimées en % - Total supérieur à 100, les interviewés ayant pu donner deux réponses                                              ​Sources: Ifop pour Bonheur et santé - Tous droits réservés

Un stabilité des autres pratiques

La correction du ventre est passée de 15 % des interventions, à 9 % puis à 7 %. L’évolution est la même, mais en plus sensible, avec la correction du nez. Celle-ci descend de 18 % des interventions en 2002 à 5 % en 2018, après une étape intermédiaire à 13 % en 2009.

Citons enfin, le lifting, si emblématique de la chirurgie esthétique. Il glisse de 9 % en 2002 à 4 % aujourd’hui, après s’être, un temps, maintenu à 8 %, en 2009.

Bien sûr, certaines interventions comme la correction des paupières ou le lissage des rides sont restées stables après avoir connu des soubresauts.

Ces évolutions internes, très intéressantes, s’expliquent, surtout, par un fort mouvement de retour au naturel, car l’effet de mode joue, désormais, un rôle beaucoup moins déterminant dans la décision de recourir ou non à la chirurgie esthétique

​Des nouveaux traitements apparaissent très régulièrement permettant de démocratiser la chirurgie esthétique 

Une pratique largement démocratisée

Voici un fait particulièrement intéressant mis en avant par notre sondage: toutes les catégories sociales , ainsi que toutes les tranches d’âge et toutes les régions sont concernés, sans réelles distinction.

Dans l’imaginaire collectif, la chirurgie esthétique est souvent perçu comme réservée aux de femmes âgées. Une image bien ancrée mais qui se révèlent aujourd’hui bien loin de la réalité.

Il en est de même pour les niveaux d’études et les orientations politiques.

Toutes les tranches d’âge et toutes les régions sont concernées

L’écart entre la plus représentée et la moins représentée n’est globalement que de 4 points.

9 % des moins de 35 ans ont eu recours à la chirurgie esthétique contre 11 % pour les plus de 35 ans. Les niveaux ne changent guère en entrant plus dans le détail des tranches d’âge : 8 %, taux le plus bas, pour les 25 à 34 ans, 12 %, taux le plus haut, pour les 50 à 64 ans.

Le constat est le même en ce qui concerne l’origine géographique. Le taux de recours à la chirurgie esthétique est semblable (10 %) dans 3 régions sur 4. Les taux pour Paris (10 %) et la Province (11 %) sont quasiment similaires. Seul le sud-est fait bande à part avec 13 %.

Les PCS + sont certes les mieux représentées

Ce sont évidemment les professions et catégories socioprofessionnelles concentrant le plus d’actes de représentation telles que les travailleurs indépendants (16 %), les cadres supérieurs (12 %) ou les dirigeants d’entreprise (14 %) qui ont le plus recours à la chirurgie esthétique.

Ce sont aussi celles qui disposent de la capacité financière la plus importante. les ouvriers (6 %) constituent la catégorie la moins nombreuse, y compris derrière les chômeurs (9 %) ou les retraités (11 %).

Elle confirme l’émergence d’un autre regard sur le corps

Ce n’est pas pour rien que 13 % de la population française de moins de 50 ans est tatouée. Plus ou moins important et plus ou moins visible, le tatouage peut être utilement mis en parallèle avec les deux constats précédents concernant le recours à la chirurgie esthétique.

Le tatouage est par nature un acte d’affirmation de soi et l’expression d’une revendication ou d’une appartenance quasi-tribale.

L’expression d’un choix personnel

Le recours à la chirurgie esthétique en 2018 recèle aussi, d’une autre manière, sa part d’individualisme et de revendication. C’est ce qui transparaît dans les motivations qui y conduisent.

Plus des 2/3 des personnes interrogées indiquent que leur recours à la chirurgie esthétique a été motivé, d’abord et avant tout, pour se plaire à elle-même.

La tendance est lourde, car elle était déjà présente, pratiquement au même niveau, en 2002 et 2009. A cela, s’ajoute le fait que plus de la moitié d’entre elles (55 %) veulent aussi mettre fin à un complexe physique.

La pression sociale est, sans doute, présente dans ces choix, mais moins que le regard porté par soi-même, sur soi-même.

​La chirurgie est aujourd'hui motivée par des aspirations plus personnelles: il s'agit de se plaire avant tout

Le  regard d’autrui moins pris en compte

De ce fait, il n’est pas surprenant qu’à l’inverse, le regard des autres ne soit guère pris en compte. L’évolution est même sensible par rapport à 2002.

Plaire à son compagnon (5 %), être plus à l’aise dans son milieu professionnel (6 %), faire jeune dans la société actuelle (2 %) sont des motivations qui ne séduisent plus que peu de personnes alors qu’en 2002, c’était encore des motivations importantes, pour respectivement 21 %, 11 % et 7 % des personnes interrogées.

Le désir de rester jeune

Pour soi-même, pas pour les autres. Ce désir représentait 15 % des motivations en 2002, 12 % en 2009 et se maintient à 13 % en 2018. Il n’est pas contradictoire avec le rejet de vouloir rester jeune pour complaire à des codes sociaux et à un jeunisme ambiant.

Paradoxalement, il n’est pas contradictoire non plus avec les personnes interrogées qui n’ont pas l’intention de recourir à la chirurgie esthétique et pour qui, à 73 %, vieillir ne pose pas de problème. Revendiquer son statut de senior, c’est aussi affirmer que le temps n’a pas de prise sur soi.

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La chirurgie esthétique dans le monde ne connait pas la crise

Selon un rapport publié par l’IPSAS, 4,2 millions de procédures de chirurgie esthétique ont été réalisées en 2016 aux États-Unis, le plaçant en tête des « pays accros de chirurgie esthétique » (1).

Le marché représentait alors environ 8, 5 milliards de dollars (2) en 2016, soit une augmentation de l’ordre de 8,3 % par rapport à l’année 2015.

Au sommet de la chaine des pays les plus concernés par la chirurgie plastique se trouvent les États-Unis avec 44 % du chiffre mondial, suivi de l’Europe et ses 23 %.

La France n’est pas en reste et occupe la dixième position des destinations les plus fréquentés par les adeptes d’interventions plastiques.

Cette progression de la consommation mondiale est imputable à la forte demande en provenance de l’Asie avec 22 % du marché.

Infographie: Les pays fous de chirurgie esthétique | Statista Vous trouverez plus de infographies sur Statista

Un marché en constante évolution

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​Un marché en pleine expansion qui trouve de nouveaux débouchés

Des techniques médicales moins invasives aux chirurgies du visage en passant par les remodelages de corps, les interventions de chirurgie esthétique ont gagné en complexité au fil des années. Il est intéressant de faire le point sur les différents types de chirurgie esthétique dans leur proportion d’usage.

Des solutions injectables

Plus accessibles, car moins coûteuses, ces techniques médicales ont beaucoup moins d’effets secondaires que les autres. Les résultats demeurent satisfaisants, même à moindre coût, grâce aux technologies plus innovantes et efficaces.

C’est dans ce registre que se situe le lifting visage par injection, une chirurgie réalisée pour réduire les signes de vieillissement. Cette solution injectable est souvent accompagnée de traitements laser qui sont bénéfiques pour la peau.

La chirurgie de visage

Comme dans les années précédentes, la chirurgie de visage demeure un phénomène très pratiqué dans le monde. La rhinoplastie (chirurgie esthétique du nez) représente 9,4 % du marché, tandis que le remodelage des pommettes est également très prisé en Asie.

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Remodelage corporel

La réduction de graisse et le remodelage corporel sont aussi les pratiques les plus fréquentes de la chirurgie esthétique. Le remodelage corporel ou lipofilling vise à injecter de la graisse dans certaines zones du corps pour les remodeler.

Les augmentations mammaires et les implants fessiers

Ces interventions chirurgicales restent stables par rapport aux années précédentes. Au cours de l’année 2016, une augmentation des patients pratiquant le CoolSculpting a été relevé.

Le CoolSculpting

Il s’agit d’une nouvelle méthode de médecine esthétique qui permet de venir à bout des petits bourrelets par le froid ou procédé appelé cryolipolyse. Elle ne nécessite donc pas une mutilation du corps et suscite un plus grand intérêt.

Pendant longtemps, l’augmentation mammaire était considérée comme l’opération la plus pratiquée dans le monde.

Pourtant, c’est la lipoaspiration qui figure en tête de liste (4). La lipoaspiration représente 18,8 % de l’ensemble des interventions de chirurgie esthétique dans le monde.

L’augmentation mammaire arrive directement après la liposuccion et concerne 17 % des opérations chirurgicales.

Le marché mondial des prothèses mammaires est de 570 millions d’euros, avec une hausse de 7% chaque année, de 2010 à 2014.

Vient ensuite la blépharoplastie (chirurgie des paupières) qui concerne 13,5 % de l’ensemble des opérations chirurgicales.

La rhinoplastie, quand à elle, représente 9,4 % des opérations et l’abdominoplastie, 7,3 %.

Des perspectives robustes

Finalement, en dehors des prix qui peuvent encore paraître élevés pour certaines personnes et du rejet de la pression liée au fait de devoir paraître toujours jeune, les obstacles à la chirurgie et médecine esthétique sont faibles.

Si la conscience des risques liés à toute intervention chirurgicale demeure, la peur de l'échec d'une telle intervention a nettement diminué.

Les personnes interrogées ne sont guère plus que 16 % à avoir cette peur après avoir été 26 % en 2002. Quant au jugement de l'entourage, la peur de l'engrenage ou de ne plus se plaire après, ce sont aujourd'hui des freins quasi inexistants.

On peut donc penser que la chirurgie et la médecine esthétique à encore de beaux jours devant elle.

Qu'en pensez-vous ? Envisagez-vous d'avoir recours à la médecine ou chirurgie esthétique un jour ?

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